Henri Delorme titulaire de l'orgue de Souvigny de 1971 à 2012
La fréquentation de cet instrument exceptionnel l'avait amené à se passionner très vite pour les questions de toucher et d'interprétation de la musique ancienne, de conservation et de restauration des orgues anciens : c'est ainsi qu'il a animé de nombreux stages à destinations de scolaires, d'étudiants ou de professionnels découvrant l'orgue français (Summer Institute for French Organ Study).
Il a exercé pendant quelques années les fonctions de technicien-conseil auprès du Ministère de la Culture. Par ailleurs, il est l'auteur de plusieurs études ou articles sur les orgues de Saint-Sulpice, La Chaise-Dieu, Vichy ou Prémilhat. Il a publié en 1985 les Actes du Colloque de Souvigny (avec le concours de l’association Saint-Marc) oui organisé 2 ans plus tôt pour le bicentenaire de cet instrument, et participé à l'inventaire des orgues initié par le Ministère de la Culture.
De 1992 à 2003, il présida la Fédération Francophone des Amis de l'Orgue (FFAO), soucieux de respecter le pluralisme voulu par son fondateur Pierre Vallotton et de données personnelles faire dialoguer tous les courants, toutes les esthétiques autour de l'orgue à tuyaux de qualité.
Ses derniers articles dans L'orgue francophone concernaient le dessinateur-archéologue musicien Bonaventure Laurens dont la bibliothèque est conservée à Carpentras, les collections de cartes postales d'orgue et le buffet de Lunéville. Il avait aussi en 2009, avec Annie Regond, organisé au Musée de Souvigny l'exposition Bourbonnais baroque.
Il a donné de nombreux concerts, souvent sur des orgues historiques, en France, en Espagne, en Suisse, aux États-Unis et au Canada, s'associant volontiers à la flûte, la trompette, la vièle, la voix... Il était un grand défricheur de partitions. Sa bibliothèque musicale prouve à quel point son répertoire était éclectique : bien évidemment, les maîtres français des XVIIe et XVIIIe siècles, si appropriés à l'orgue Clicquot, étaient son espace de prédilection, mais il avait une passion pour Bach, et plus d'une fois on l'a écouté dans des incursions romantiques ou contemporaines. Henri Delorme possédait un sens de la registration et un toucher d'une exquise élégance. Grande était sa générosité, car on se souvient de lui offrant souvent son cachet pour une cause à laquelle il croyait. En plus de ses nombreuses activités dans le domaine musical, Henri Delorme s'était investi avec passion dans la vie de la commune de Souvigny où il avait assuré les fonctions de Conseiller municipal délégué aux affaires culturelles et patrimoniales, de mars 1989 à sa disparition, en août 2012. En évoquant son souvenir, on ne manquera pas de souligner chez cette personnalité remarquable et attachante sa grande culture, son amour de la vie et sa bienveillance.
